9 mai 2010

Une nuit agitée

Bam Bam bam, Bam Bam bam! Un de ces bruits sortis de cauchemar,un bruit d'angoisse, de mauvaise augure. Croyant à une invasion des esprits, je reste paralysée dans mon lit à 5h du matin un Dimanche entrain de prier. Première pensée, un autre cas social de mon immeuble bourré après un Samedi soir de fête a décidé de me faire chier, pourquoi m'a t-il choisi? Puis une autre pensée éclair me parvient, peut-être un ami en détresse? Bam bam bam, la porte résonne une deuxième fois, la porte tremble, et je tremble de peur, mon cœur bat à une vitesse à éclater sa paroi, tout ça en l'espace de quelques secondes. Puis prise de panique j'entends des bam bam bam partout dans l'immeuble, le bourré a décidé d'emmerder tout l'étage? Je saute de mon lit à même le sol, et décide d'ouvrir la porte de l'enfer dans mon pyjama rose.
Devant moi, dans le noir un cosmonaute spéléologue occupe toute la largeur de ma porte et m'aveugle de sa lumière bleue. Sous le choc d'un réveil brutal, je reconnais rapidement les rayures d'un costume de pompier. Puis mon nez qui se réveille envoie le signal au cerveau: "Ça sent le brulé". Entre temps la lumière bleue me crie: "Restez chez vous, y a le feu en bas de chez vous!"
Le message met quelques secondes à faire effet avant que je puisse demander: "M-mais tout va bien? Faut descendre?"
Et j'ingurgite le message à nouveau dans ma tête, Re-stez-chez-vous-yal-feu-en-bas-de-chez-vous. Suur-tout-ne-sorr-tez-pas.
Pourquoi m'avoir réveillé alors? Les pompiers sont surement des hommes formés au terrain, mais niveau communication, il leur faut une formation intense. "Restez chez vous, y a le feu en bas de chez vous". Je me répète plusieurs fois le message, agacée, mon cœur se calme à peine du réveil en sursaut, ça n'a pas de sens. Je tente de me rendormir mais l'odeur est forte, j'ouvre la fenêtre, puis j'observe les deux trois personnes en chemise de nuit dans la rue. De mon côté on ne voit rien, les pompiers sont de l'autre côté de l'immeuble. Je pars ouvrir ma porte, l'odeur devient insupportable, j'allume la lumière et le nuage de fumée dans mon petit 20m2 apparait alors. Je sors sur les escaliers de secours histoire d'y voir mieux, pas mieux. "513...515...524..." Appartement 523 c'est moi, que se passe-t-il? Le cosmonaute traverse mon couloir et vérifie l'intérieur de l'appartement. "N'ouvrez pas la porte, ouvrez seulement les fenêtres". Il repart dans son costume après m'avoir aveuglé de nouveau de sa lumière bleue. Je me recouche et prie, puis le bruit des jets d'eau ou de mousse m'empêche encore de plonger dans un sommeil de secours.
Il est 12h, je me réveille, la nuit est passée. J'ai fait un cauchemar. Je vais prendre une douche, bizarrement le sol est noir, de la suie s'est incrustée sur les portes et surtout dans mon nez. Je repense soudain au pompier et ses coups sur la porte, la lumière bleue, son message à figure de style que je ne reconnais pas: "Restez chez vous, y a le feu en bas de chez vous". Je n'y comprends rien, mais mes cernes me disent que j'ai eu une nuit agitée.

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